samedi 4 août 2012

La révolution tunisienne, la question du développement local, et le renouveau du micro-crédit en Tunisie



Houda LAROUSSI *


Les mutations qui viennent de toucher la Tunisie ne seront pas sans impacts sur le développement du pays et son économie. Le choc politique suscité par le départ de Ben Ali, a favorisé un choc économique violent qui s’est traduit par une chute du secteur touristique, la fermeture de plusieurs entreprises et la fuite d’un nombre important d’investisseurs étrangers. Cette situation n’a fait qu’aggraver la faible création d’emplois, et le nombre des personnes en chômage n’a pas cessé d’augmenter pendant cette période (700.000 et allant jusqu’à 1000.000 en décembre 2011, selon le ministère de la formation professionnelle et de l’emploi). Même si le taux de chômage, selon l’Institut national de la statistique (INS) a connu une légère baisse au cours du premier trimestre 2012 (il est passé de 18.9% a au cours du 4ème trimestre 2011, à 18,1%), il demeure toutefois élevé. Les régulières migrations des jeunes désespérés en direction de Lampedusa, ne font que caractériser cette situation.
Ce sont précisément les jeunes les plus touchés par la précarité et par le chômage qui ont joué un rôle fort au cours des soulèvements populaires, et du mouvement social tunisien. On peut les subdiviser en deux catégories : les diplômés sans emploi et les jeunes chômeurs appartenant aux régions démunies et emportés par un sentiment d’exclusion et de haine envers la classe dirigeante. Cette même appartenance sociale a renforcé leur solidarité, en fonction de la situation sociale qu’ils partageaient. Il faut aussi noter que les jeunes sortis des universités, avaient été formés dans une socialisation et une culture militante propices pour s’exprimer alors dans l’espace public.  
D’autres phénomènes à la base des soulèvements populaires ont été révélés. Ainsi, le déséquilibre régional et les pratiques de corruption ont accentué le malaise de la population.  Nous les évoquerons rapidement, avant de revenir sur de nouvelles orientations économiques posées comme des solutions potentielles face à la crise socio économique.... Lire tout l'article 

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* Docteur en sociologie, Enseignante-chercheure, Institut national du travail et des études sociales de Tunis, INTES (Université de carthage), associée au Laboratoire Interdisciplinaire pour la Sociologie Economique (LISE-CNAM/CNRS) ; et à l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC)

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